Interview de Étienne Schneider avec le Paperjam

"Le Luxembourg dans le driver seat de l'industrie spatiale"

Interview : Paperjam (Frédéric Antzorn)

Paperjam : Monsieur Schneider, vous avez signé ce mercredi un memorandum of understanding avec la société GomSpace, pionnière dans la production et l’exploitation de nanosatellites. Quelles activités particulières cette société compte-t-elle développer au Luxembourg?

Étienne Schneider : Si les responsables de GomSpace n’envisagent pas de fabriquer de satellites depuis le Luxembourg – pour l’instant du moins – ils comptent par contre y développer différents services, dont la commercialisation de ces nanosatellites. Et surtout mener depuis le Grand-Duché, avec des partenaires de cet écosystème, des activités de recherche et de développement que nous allons plus particulièrement soutenir à travers notre programme spatial LuxIMPULSE et ses différentes aides.

Paperjam : Il semble que cette arrivée de GomSpace au Luxembourg soit partie d’un simple mail…

Étienne Schneider : Effectivement. GomSpace avait entendu parler de notre initiative en matière spatiale dans les médias et s’y est intéressée à travers spaceressources.lu. Ses dirigeants nous ont alors approchés via ce site, nous les avons recontactés et ils ont finalement décidé de s’implanter ici pour créer une cinquantaine d’emplois et investir pas mal d’argent.

En tant que ministre en charge de ce domaine, cela me réjouit, car cela prouve encore une fois de plus – et maintenant pour la sixième fois – que les entreprises s’intéressent à notre initiative et que le Luxembourg est attractif pour de tels investissements.

En outre, cela va mener à ce que d’autres sociétés encore, observant ces arrivées successives chez nous, vont se dire qu’il y a sans doute des arguments à choisir le Luxembourg, à observer ceux-ci de près et à décider à leur tour de s’implanter ici.

Actuellement, nous avons dans notre pipeline une soixantaine d’entreprises avec lesquelles nous sommes occupés à négocier, pour s’installer ou du moins coopérer avec le Grand-Duché.

Paperjam : Il y a donc manifestement un effet boule de neige qui produit ses effets concernant la politique spatiale du pays…

Étienne Schneider : Absolument. Et pas seulement dans le domaine des entreprises mais aussi dans celui des gouvernements puisqu’ils sont de plus en plus nombreux à travers le monde à prendre contact avec nous dans le but de participer à notre initiative.

Après avoir déjà signé un accord avec le Portugal, nous allons en signer un autre à la mi-octobre avec les Émirats arabes unis et en novembre avec le Japon. Puis nous allons encore négocier des contrats identiques avec la Russie et avec la Chine.

Ces pays, et d’autres encore, ont un business de l’espace important et déjà très développé chez eux, mais pour tout ce qui est des activités commerciales dans l’espace, ils s’intéressent à nous et souhaitent participer à ce que nous faisons.

Et je trouve plutôt génial que nous nous trouvions aujourd’hui dans le driver seat, que nous décidions dans quelle direction les choses doivent aller et que les autres nous suivent. C’est une chose à laquelle je ne m’attendais pas au début, lorsque nous avons lancé cette initiative.

Paperjam : Le président français Emmanuel Macron a cité hier le développement de l’industrie spatiale comme étant l’une des clés d’une nouvelle souveraineté de l’Union européenne. Le Luxembourg serait-il l’exemple à suivre?

Étienne Schneider : Avant Emmanuel Macron, l’ancien Premier ministre Manuel Valls avait fait réaliser une étude sur le développement des activités spatiales de la France. Et dans cette étude, le Luxembourg est mentionné 19 fois comme étant le bon exemple à suivre. Cela montre donc que notre initiative est un succès, que nous allons dans la bonne direction et nous sommes bien entendu disponibles pour coopérer avec la France dans ce domaine si besoin.

 

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