Bilan Compétitivité 2014: Une économie résiliente

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Serge Allegrezza, directeur du Statec et chargé de la direction de l’Observatoire de la compétitivité; Francine Closener, secrétaire d’État à l’Économie

Le 28 octobre 2014, la secrétaire d’État à l’Économie, Francine Closener, a présenté la nouvelle édition 2014 du Bilan Compétitivité.

L’Observatoire de la compétitivité, un outil permanent d’observation de la compétitivité mis en place par le gouvernement au sein du ministère de l’Économie, suite aux discussions au sein du Comité de coordination tripartite en 2003, réalise annuellement, dans le cadre de son Bilan, le suivi de la compétitivité du Luxembourg.

Un bilan intermédiaire de la stratégie Europe 2020

Le Conseil européen a arrêté en 2010 la stratégie Europe 2020 qui définit une croissance qualitative – intelligente, durable et inclusive – mesurée à l’aune de cinq objectifs à l’horizon de 2020: la R&D, l'éducation, le changement climatique et l'énergie, l'emploi et l'inclusion sociale. Le Luxembourg a défini ses propres objectifs nationaux dont le suivi est réalisé annuellement par l’Observatoire de la compétitivité. Quatre ans plus tard, en 2014, la Commission et le Conseil ont lancé une évaluation de mi-parcours de cette stratégie. Le Bilan Compétitivité 2014 dresse un état des lieux des objectifs nationaux du Luxembourg. La crise économique, financière et sociale a depuis 2008 considérablement ralenti la marche vers ces objectifs ambitieux. Un large débat devrait avoir lieu, à l’occasion du Programme national de réforme 2015, sur les objectifs réalistes et les moyens de les atteindre, aussi bien dans l’Union européenne (UE) qu’au Luxembourg.

Le Luxembourg a passé l'examen des déséquilibres macro-économiques

À partir de 2012, la surveillance de la compétitivité a été hissée par l’UE au même niveau que celle des finances publiques. La Commission procède chaque année, à travers un tableau de bord d’indicateurs, à l’analyse de potentiels déséquilibres macro-économiques dans les États membres. Dans la plus récente édition de celui-ci, publiée fin 2013, le Luxembourg dépasse quatre seuils fixés: la balance courante, le coût salarial unitaire nominal, la dette du secteur privé et l’évolution de la part de marché dans les exportations mondiales. Alors que les années antérieures le Luxembourg n’avait pas subi d’examen approfondi, la Commission a procédé à une analyse de la situation en 2013-2014. Néanmoins, après une mission au Luxembourg début 2014, la Commission a conclu que les déséquilibres macro-économiques du Luxembourg ne peuvent actuellement pas être considérés comme suffisamment graves ou nuisibles.

Le miroir des benchmarks: le Luxembourg en 6e position dans l'UE

D’une part, le Bilan analyse de manière critique plusieurs douzaines de classements élaborés par des organisations internationales, comme par exemple IMD ou le Forum économique mondial (WEF). D’autre part, l’Observatoire de la compétitivité met à jour annuellement son tableau de bord national reflétant la compétitivité du Luxembourg, basé sur une méthodologie agréée en 2004 par les partenaires sociaux. Cette analyse se base sur plusieurs dizaines d’indicateurs, répartis en dix catégories: Performances macro-économiques, Emploi, Productivité et Coût du travail, Fonctionnement des marchés, Cadre institutionnel et réglementaire, Entrepreneuriat, Éducation et Formation, Économie de la connaissance, Cohésion sociale et Environnement. Dans cette édition 2014 du tableau de bord national, le Luxembourg se positionne à la 6e place parmi les États membres de l’UE-28. Ce résultat est en ligne avec les dernières éditions des autres grands classements internationaux (IMD, WEF, etc). Toutefois, il s’avère important de ne pas seulement regarder le classement final, mais d’analyser chaque indicateur, un par un, pour détecter les forces et faiblesses du Luxembourg. Après dix ans d’existence, la nécessaire révision de ce tableau de bord national annoncée dans le Bilan Compétitivité de l’année passée a été entamée avec les partenaires sociaux dans le cadre des travaux du Conseil économique et social (CES).

Études thématiques

Le Bilan comprend également une série d’autres analyses et d’études thématiques:

  • un état des lieux des cinq secteurs économiques prioritaires au Luxembourg, dont le développement est promu activement par le ministère de l’Économie : TIC, logistique, sciences et technologies de la santé, écotechnologies et technologies de l’espace ;
  • une synthèse de plusieurs études récentes au sujet de l’indexation automatique des salaires ;
  • une estimation d’impact d’une hausse du taux de TVA sur les prix à la consommation et sur l’inflation ;
  • un aperçu de l’analyse de la compétitivité des entreprises luxembourgeoises, sur base de contributions qui seront publiées prochainement dans un Cahier économique du Statec. L'exploitation intensive des sources de données individuelles, leur fusion et leur mise en panel donnent des éclairages nouveaux, et dressent un panorama précis et nuancé de l'état du tissu productif du Luxembourg.

Francine CLOSENER a annoncé qu’elle va mettre en place des groupes de travail pour examiner sur quels indicateurs de compétitivité le Luxembourg peut s’améliorer concrètement. Elle invite les partenaires sociaux à une discussion constructive du Bilan 2014, qui permettra également de préparer le débat public sur la compétitivité du pays prévu prochainement à la Chambre des députés.

Le rapport peut être téléchargé sur le site de l’Observatoire de la compétitivité: www.odc.public.lu.

Communiqué par le ministère de l’Économie

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