Francine Closener au sujet du développement de l'oenotourisme

"L'oenotourisme est une priorité"

Interview: Erwan Nonet

Le Quotidien: Le développement de l'oenotourisme est une priorité inscrite dans le programme gouvernemental. Pouvez-vous nous dire comment va se concrétiser cette volonté?

Francine Closener: Je compte présenter notre plan très bientôt, au mieux avant l'été. Mais malheureusement, une des premières choses que j'ai apprises en politique, c'est que les choses avancent toujours moins vite qu'on le souhaiterait... Pour autant, je confirme que l'oenotourisme est une priorité que nous prenons très au sérieux.

Le Quotidien: Quels sont les motifs qui vous poussent à mettre en avant le vignoble?

Francine Closener: Il est logique de miser sur nos atouts. Le vin luxembourgeois est bon et il est manifeste que les vignerons investissent de grands moyens pour rechercher la meilleure qualité. Qui plus est, il existe déjà une offre touristique intéressante. La Moselle concentre bon nombre d'hôtels et de restaurants. Maintenant, il est nécessaire de cibler nos besoins et les moyens mis en oeuvre pour les satisfaire.

Le Quotidien: C'est cette étape qui est toujours en cours?

Francine Closener: Oui. Contrairement à ce qui s'est souvent passé auparavant, nous ne voulons subventionner que ce qui a été défini dans le cadre d'une stratégie clairement définie. Le saupoudrage est coûteux et contreproductif. C'est pour cela que je préfère prendre un peu de temps pour analyser les infrastructures et les activités existantes plutôt que me précipiter et agir sans pertinence.

Le Quotidien: Justement, quelles sont vos premières impressions sur l'offre proposée dans la Moselle?

Francine Closener: Il y a des choses intéressantes, c'est indéniable, mais on doit mieux faire. Je pense, par exemple, au concept des family hotels comme on les trouve en Allemagne, en Suisse ou en Autriche où dans un seul lieu, on trouve des activités pour toute la famille. Cela manque encore chez nous et c'est dommage, car cela draine une clientèle au fort pouvoir d'achat.

Le Quotidien: Il y a beaucoup d'organismes qui s'occupent du tourisme dans la Moselle: les communes, les programmes européens Leader, la Commission de promotion des vins et crémants, l'Office régional du tourisme... N'avez-vous pas l'impression que ce cumul, au final, dilue les actions?

Francine Closener: Ce n'est sans doute pas complètement faux. Mais je me garderais bien de blâmer toutes ces personnes qui sont engagées pour le bien de leur région! Pourtant, je pense que dans le secteur du tourisme plus qu'ailleurs, il faut aller vers davantage de professionnalisation.

Le Quotidien: Estimez-vous qu'il faudrait réduire le nombre de ces entités?

Francine Closener: Non, pas du tout, car nous avons besoin de tout le monde. Les syndicats d'initiative des villages, par exemple, sont indispensables. Seulement, il va être nécessaire d'apporter plus de cohérence et de coordination. La création de l'office régional du tourisme (ORT) Moselle luxembourgeoise, il y a deux ans, va dans ce sens-là. LORT est voué à devenir la tête de file du tourisme.

Le Quotidien: L'an passé, votre prédécesseur, (Françoise Hetto-Gaasch), avait annoncé le lancement de la rénovation du musée du Vin d'Ehnen. Qu'en est-il aujourd'hui?

Francine Closener: Oui, le dernier gouvernement a donné son accord de principe... Moi, je pense qu'il faut là aussi prendre un peu de temps. Par le passé, nous avons trop souvent commencé par construire les infrastructures pour réfléchir ensuite à ce que l'on allait mettre dedans. Il faut incontestablement faire l'inverse. D'une part, c'est plus pertinent et, d'autre part, c'est moins cher. Ce qui n'est pas un mal en ce moment. Le comité de pilotage du musée, qui comprend des membres du ministère, et l'Entente touristique de la Moselle qui gère le musée, travaillent encore sur le concept. Lorsqu'il sera prêt et validé, nous pourrons nous lancer.

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