Bilan compétitivité 2015: Stabilité dans un environnement à risques

©MECO  , Francine Closener a présenté la nouvelle édition 2015 du Bilan compétitivité
, Francine Closener a présenté la nouvelle édition 2015 du Bilan compétitivité
(de g. , (de g. à dr.) : Serge Allegrezza, chargé de la direction de l’Observatoire de la compétitivité ; Francine Closener, secrétaire d’État à l’Économie

Lors d’une conférence de presse en date du 22 octobre 2015, la secrétaire d’État à l’Économie, Francine Closener, a présenté la nouvelle édition 2015 du Bilan compétitivité.

L’Observatoire de la compétitivité est un outil permanent d’observation de la compétitivité. Suite aux discussions au sein du Comité de coordination tripartite en 2003, il a été mis en place par le gouvernement au sein du ministère de l’Économie. L’Observatoire réalise annuellement, dans le cadre de son bilan, le suivi de la compétitivité du Luxembourg.

Un bilan du Luxembourg dans le cadre de la stratégie Europe 2020

Le Conseil européen a arrêté en 2010 la stratégie Europe 2020 qui définit une croissance qualitative – intelligente, durable et inclusive – mesurée à l’aune de cinq objectifs à l’horizon de 2020: la R&D, l'éducation, le changement climatique et l'énergie, l'emploi et l'inclusion sociale. Le Luxembourg a défini ses propres objectifs nationaux dont le suivi est réalisé annuellement par l’Observatoire de la compétitivité. Le Bilan compétitivité 2015 dresse un état des lieux des objectifs nationaux du Luxembourg. La crise économique, financière et sociale a depuis 2008 considérablement ralenti la marche vers certains de ces objectifs nationaux ambitieux, et notamment en matière de R&D et d’inclusion sociale. En matière de taux d’emploi de la population résidente et de la part de la population entre 30-34 ans disposant d’un diplôme de l’enseignement supérieur, le Luxembourg se trouve cependant sur la bonne tendance pour atteindre ses objectifs nationaux en 2020.

Le Luxembourg a passé l’examen des déséquilibres macro-économiques

À partir de 2012, la surveillance de la compétitivité a été hissée par l’UE au même niveau que celle des finances publiques. La Commission procède chaque année, à travers un tableau de bord d’indicateurs, à l’analyse de potentiels déséquilibres macro-économiques dans les États membres. Dans la plus récente édition de celui-ci, publiée fin 2014, le Luxembourg avait dépassé 3 seuils fixés: le coût salarial unitaire nominal, le flux de crédit privé consolidé et la dette du secteur privé. Entre 2014-2015, le Luxembourg n’a par la suite pas subi d’examen approfondi de la part de la Commission européenne, contrairement à l’édition précédente (2013-2014) où la Commission européenne avait encore jugé utile d’analyser le Luxembourg de manière plus exhaustive dans une deuxième étape de la procédure quant à l’existence d’éventuels déséquilibres macro-économiques. La Commission européenne publiera en novembre 2015 une nouvelle édition de son analyse annuelle, sur base d’une mise à jour des indicateurs du tableau de bord du mécanisme d’alerte.

Le miroir des benchmarks: le Luxembourg confirmé en 6e position dans l’UE

D’une part, le Bilan analyse de manière critique une multitude de classements élaborés par des organisations internationales, comme par exemple IMD ou le Forum économique mondial (WEF). D’autre part, l’Observatoire de la compétitivité met à jour annuellement son tableau de bord national reflétant la compétitivité du Luxembourg, basé sur une méthodologie agréée en 2004 par les partenaires sociaux. Cette analyse se base sur plusieurs dizaines d’indicateurs, répartis en dix catégories: performances macro-économiques, emploi, productivité et coût du travail, fonctionnement des marchés, cadre institutionnel et réglementaire, entrepreneuriat, éducation et formation, économie de la connaissance, cohésion sociale et environnement. Dans cette édition 2015 du tableau de bord national, le Luxembourg se positionne, comme l’année précédente, à la 6e place au sein de l’UE-28. Mais le Luxembourg se rapproche davantage de la Finlande (4e) et du Royaume-Uni (5e), avec lesquels l’écart de compétitivité se réduit pour notre pays. Ce positionnement est aussi globalement en ligne avec d’autres classements internationaux majeurs (IMD, WEF, etc.). Toutefois, il s’avère important de ne pas seulement regarder le classement final mais d’analyser chaque indicateur, un par un, pour détecter les forces et faiblesses du Luxembourg. Après plus de dix ans d’existence, la nécessaire révision de ce tableau de bord national a été entamée avec les partenaires sociaux dans le cadre des travaux du Conseil économique et social (CES).

Analyses et études thématiques

Le Bilan comprend également une série d’autres analyses et d’études thématiques:

  • un état des lieux des cinq secteurs économiques prioritaires au Luxembourg, dont le développement est promu activement par le ministère de l’Économie: TIC, technologies de l’espace, logistique, sciences et technologies de la santé, écotechnologies. D’après les dernières données disponibles, ces cinq secteurs représentent environ 9,6 % de la valeur ajoutée brute générée au Luxembourg et près de 29.000 emplois dans plus de 2.600 entreprises. À la fois en matière de valeur ajoutée brute et d’emploi, on peut constater une évolution positive au fil des dernières années ;
  • un aperçu d’analyses réalisées par le G.I.E. Agence pour la normalisation et l’économie de la connaissance (ANEC), dont les projets de recherche du Département économie de la connaissance sont suivis par l’Observatoire de la compétitivité, en collaboration avec le Statec. Ces analyses portent sur les thèmes de l'entrepreneuriat, du marché du travail, de la dynamique de l’emploi et de l’innovation dans les entreprises, de la qualité de vie et ses liens avec la productivité au niveau des agrégats, ainsi que des entreprises sociales au Luxembourg.

Lors de la conférence de presse, la secrétaire d’État à l’Économie a invité les partenaires sociaux à une discussion constructive du Bilan 2015, qui permettra également de préparer le prochain débat public sur la compétitivité du pays à la Chambre des députés. Francine Closener a déclaré : "Je me réjouis qu’en matière de compétitivité le Luxembourg a confirmé sa 6e position dans l’UE. Ce classement établi par l’Observatoire tient compte des spécificités nationales et se base sur une méthodologie claire et transparente. Le tableau de bord national constitue ainsi un outil important et neutre pour le débat politique national. Concernant notre politique de diversification économique multisectorielle, les TIC, englobant les technologies de l’espace, sont le principal contributeur parmi les 5 secteurs prioritaires qui représentent dorénavant au total 9,6 % de la valeur ajoutée brute de l’économie et près de 29.000 emplois. C’est la preuve que la digitalisation de l’économie nationale se poursuit inlassablement."

Le rapport peut être téléchargé sur le site de l’Observatoire de la compétitivité.

Communiqué par le ministère de l’Économie 

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