Interview: L'essentiel Online
L'essentiel Online: Quel bilan dressez-vous de l'économie du Luxembourg?
Étienne Schneider: Notre pays est toujours capable de se repositionner et de réadapter son business model en fonction des "crises" qu'il doit affronter. Pour 2015, la croissance de notre produit industriel brut dépassera les 5%.
L'essentiel Online: Quelle est sa force n° 1?
Étienne Schneider: De savoir et de pouvoir évoluer pour passer de la tradition au high-tech. Notre adaptabilité est notre premier atout, comme notre taille qui permet de pouvoir trouver ensemble des solutions. Et il ne faut pas oublier que l'État investit beaucoup, autour de 4% de son PIB, dans l'économie.
L'essentiel Online: Et la faiblesse?
Étienne Schneider: Un produit banal ne peut plus être fabriqué au Luxembourg compte tenu des coûts. On perd donc de nombreux emplois dits "traditionnels" et il nous faut cibler d'autres domaines à haute valeur ajoutée. Cela implique des personnes hautement qualifiées.
L'essentiel Online: La marche "forcée" vers la transparence fiscale est-elle dangereuse pour le pays?
Étienne Schneider: Si tout le monde paie l'impôt dans des conditions identiques, quel sera l'argument pour investir? Le cadre général offert aux entreprises. Le Luxembourg serait gagnant dans tous les cas.
L'essentiel Online: Ecotech, biotech, ICT et logistique étaient les quatre piliers identifiés pour diversifier l'économie. Où en est-on?
Étienne Schneider: Je vais lancer une étude de ces secteurs pour comprendre les avantages et les désavantages de chacun d'entre eux. Le bilan me permettra de procéder à des ajustements s'il y en a la nécessité.
L'essentiel Online: Misez-vous vraiment sur les ressources minières tirées de l'espace?
Étienne Schneider: Oui! Et c'est autant de la science-fiction que cela l'était quand le Luxembourg a décidé de miser sur les satellites. J'ai créé un cadre juridique pour que des entreprises puissent se développer dans ce secteur. Il faut se préparer maintenant pour un éventuel impact à long terme.
L'essentiel Online: Les sondages accablent la coalition au pouvoir. Cela vous attriste-t-il?
Étienne Schneider: Ce gouvernement a assaini les finances publiques, relancé l'économie, diminué le chômage et fait des réformes nécessaires. Nous n'avons peut-être pas assez expliqué ce que nous faisons. Mais les Luxembourgeois ont-ils envie de l'entendre?
L'essentiel Online: À 2 ans et demi des élections législatives, êtes-vous inquiet?
Étienne Schneider: Pourquoi le serai-je? Le CSV n'a aucun projet pour le pays et pour son avenir. Il veut être au pouvoir pour l'être. Quand je vois ceux qui se profilent et ce qu'ils ont pu faire pour le pays...